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W.IN.G Actualité

Voir son projet sélectionné, décrocher un pitch date, convaincre les investisseurs puis réussir son financement ? Une start-up sur six parvient à se faire financer. Pour Nicolas Dhaene, General Manager du fonds d’investissement W.IN.G by Digital Wallonia, la recette n’est pas forcément simple, mais mérite en tout cas qu’on s’y investisse. Découvrez les 8 ingrédients clés à ne pas manquer ! 

1. La pratique fait l’excellence, alors multipliez les rencontres

Pour réussir son financement, il faut commencer par rencontrer beaucoup de gens.

 

 « Chaque rendez-vous avec un investisseur potentiel représente une occasion d’éprouver son projet. On se remet en question, on fait évoluer sa mentalité et donc, on perfectionne son pitch voire même son projet. Il ne faut pas se montrer timide et surtout garder l’esprit ouvert. Rencontrer le plus possible de personnes différentes, c’est comme ça qu’on s’enrichit ».

 

2. Les meilleurs investisseurs sont aussi les plus exigeants

Pour Nicolas Dhaene, un financement réussi, c‘est bien plus qu’un virement sur le compte bancaire de la start-up ; c’est avant tout un partenariat réussi avec les personnes qui conviendront le mieux au projet.

 

« Il y a un côté un peu contre-intuitif à dire : ‘les meilleurs investisseurs sont les plus difficiles’. C’est pourtant vrai ! Les meilleurs investisseurs sont ceux qui challengent le plus les porteurs de projet, car ce sont eux qui  s’intéressent le plus à eux et à leur projet. 

 

Ils vont se renseigner, s’éduquer sur le sujet et s’en imprégner réellement. C’est avec ceux-là que vous allez pouvoir échanger, certes de manière parfois ‘confrontante’, mais en tout cas sérieusement. Cela permet de jeter les bases d’une relation constructive. 

 

Les porteurs de projet peuvent être tentés de se tourner vers des investisseurs moins exigeants, qui débloqueront plus vite le financement recherché, avec moins de conditions. Mais la voie la plus facile n’est pas souvent la meilleure. Se tourner vers des investisseurs pointilleux, c’est en sortir grandi, même quand la réponse est négative. »

 

3. Un pitch pas trop long, esthétique et engageant

 

Un bon pitch doit être concis et garder l’audience en haleine.

 

« Typiquement, les investisseurs se voient présenter des dizaines de pitch par semaine. Il y a nécessairement une considération esthétique et narrative à prendre en compte. Il faut capter l’attention et parvenir à la garder. Et pour y arriver, le pitch doit aller à l’essentiel. Une dizaine de slides suffit, en veillant à ne pas les surcharger de contenu. »

 

4. Savoir mettre en avant le capital humain

 

Un projet de start-up ? Une demande de financement ? Avant tout une aventure humaine !

 

« Lancer une start-up est avant tout une aventure humaine. Les compétences, l’expérience, mais aussi la personnalité de l’équipe est fondamentale. Il ne faut jamais hésiter à les mettre en avant, car il n’y a pas que le ‘quoi’ qui compte. Le ‘qui’ est tout aussi important. »

 

5. Un projet intelligible et pertinent

 

Pas besoin de trop entrer dans les détails dans un premier temps. Ce qui compte, c’est avant tout d’expliquer le besoin auquel le produit répond et de témoigner de l’innovation que celui-ci représente.

 

« Il ne faut pas forcément entrer dans des considérations trop techniques lors du pitch. Il faut, au contraire, se montrer simple, intelligible et convaincant. En ce qui concerne le produit, la principale vocation du pitch est d’exprimer le besoin auquel celui-ci répond et son caractère innovant. L’analyse détaillée vient dans un second temps. »

 

6. Une démo vaut bien mieux qu’un long discours

 

Qu’il s’agisse d’un prototype ou d’une version bêta, rien de tel qu’une démonstration pratique.

 

« Tout ce qu’on peut montrer de concret au moment de la présentation est préférable à une description abstraite. Si on peut se faire valoir du succès démontré d’un prototype ou d’une version bêta – même éloignée de la version finale qui sera développée – cela représentera toujours une valeur ajoutée. Comme le dit l’expression : ‘c’est au fruit que l’on juge l’arbre’. »

 

7. Appréhender son marché en partant du client

 

Pour convaincre de l’existence du marché et de son accessibilité, rien ne vaut le témoignage des premiers clients potentiels.

 

« Certaines start-up ont tendance à qualifier leur marché par le haut, en imaginant le besoin de leurs clients potentiels. Selon cette méthode, on arrive vite à imaginer des tailles de marchés spectaculaires, mais qui demeurent cependant théoriques.

 

Pour se faire financer, il est primordial de pouvoir témoigner d’une validation, voire d’une réelle traction de la part de vos clients – que ce soit sous la forme de lettres d’intérêt ou de participation à des projets pilotes. Je préfère largement le témoignage concret de quelques clients à une étude théorique présentant des chiffres mirobolants. »

 

8. Réussir son financement, c’est avant tout trouver le bon partenaire

 

Trouver un partenaire qui sera capable d’absorber les revers ? La clé d’un financement réussi !

 

« Des problèmes, des challenges humains, techniques, opérationnels et financiers… il y en aura ! Pouvoir alors compter sur un partenaire qui sera capable d’absorber ces moments difficiles, c’est important. S’il peut prévenir ces revers par son expérience ou son réseau, c’est encore mieux. 

 

Certains entrepreneurs font l’erreur de prendre l’argent le plus facile, le plus passif, le plus rapide. Mais un financement réussi ne se mesure pas au moment du ‘closing’. Il se révèle 3 à 4 ans plus tard, quand on a vécu l’aventure ensemble. »